Ce rideau transparent qui obscurcit nos sens, ce brouillard qui glace notre esprit, qui nous fait cristalliser face à la souffrance des autres. Cette apathie efface notre vision et fait de nous des mortels limités, piégés dans une routine qui enlève notre imagination, nous envoyant dans le labyrinthe d'actions qui se fondent dans de petites attitudes, oubliant la grandeur de notre immortalité. Concentrés sur les choses matérielles, nous supprimons notre inspiration et nous plaçons aux côtés de la misère, dépourvus de compassion nous regardons les autres avec dédain. Les gens deviennent transparents, invisibles, on passe sans les voir, sans les sentir. Nous ignorons leur présence, leurs histoires, ainsi nous nous ignorons nous-mêmes, nous évitons notre présence. Se faire face, regarder à l'intérieur sans nous juger, sans nous punir, tolérer nos faiblesses et louer nos vertus, est peut-être le moyen de nous révéler et de nous comprendre, un moment à partir duquel nous élèverons ...
Je n'ai même pas été surpris, ma mémoire s'est figée, car le passé s'est terminé lorsque le présent s'est joint. Mes pensées se sont taries alors que le futur vers le présent migrait. Je me suis retrouvé sans histoire, sans raison, sans direction pour continuer. Statique, il n’y avait plus de jour ni de nuit, juste du crépuscule. Il n’y avait pas de visages, seulement des ombres, ni des corps, seulement des silhouettes. L’amour fait de désir et d’espoir a pris fin, et un grand vide s’est installé, même la haine, faite de souvenirs, n’a pas duré. La jalousie et l'envie, qui se nourrissent de vanités et de comparaisons, ont succombé. La vérité tant désirée régnait enfin, alors que le monde de la certitude, de l'immobilité, s'établissait, implacable, indiscutable. Tout s'est révélé, nos rêves ont pris fin, la magie a pris fin et avec elle notre existence. Avec l'immortalité présent et l'éternité consciente, il ne restait plus rien à faire, pas même ...