J'en ai assez de juger les gens, de me juger. Maintenant je veux partager. Pour me libérer du monde isolé, je veux envahir la vie privée des autres, je veux participer à leurs lamentations, leurs doutes, leurs attachements. Je veux me mêler, te saouler de tes rêves, accrocher tes espoirs, embrasser tes souvenirs, te mêler de tes passions. Assez de moi, j'en veux plus, je te veux, je les veux, je nous veux. Aussi grands que soient mes désirs, ils ne suffisent pas pour remplir ma vie. J'ai besoin du sourire, du regard, de la tendresse, de l'innocence des autres. J'ai besoin de me voir dans le reflet de quelqu'un. J'ai besoin de me rendre pour pouvoir créer, construire. Je dois jouer moi-même dans la recherche de la cohésion, du sens et de la raison, dans la rencontre de l'harmonie, sans elle, je suis un lien lâche, une trace dans l'obscurité, un crépuscule. Main dans la main, je perçois le monde qui m'entoure, je sens la force des gens, concrétise mon existence. Je ne suis pas en dehors de l'humanité, je ne suis pas au sommet du destin, je cours sur le côté.
Je n'ai même pas été surpris, ma mémoire s'est figée, car le passé s'est terminé lorsque le présent s'est joint. Mes pensées se sont taries alors que le futur vers le présent migrait. Je me suis retrouvé sans histoire, sans raison, sans direction pour continuer. Statique, il n’y avait plus de jour ni de nuit, juste du crépuscule. Il n’y avait pas de visages, seulement des ombres, ni des corps, seulement des silhouettes. L’amour fait de désir et d’espoir a pris fin, et un grand vide s’est installé, même la haine, faite de souvenirs, n’a pas duré. La jalousie et l'envie, qui se nourrissent de vanités et de comparaisons, ont succombé. La vérité tant désirée régnait enfin, alors que le monde de la certitude, de l'immobilité, s'établissait, implacable, indiscutable. Tout s'est révélé, nos rêves ont pris fin, la magie a pris fin et avec elle notre existence. Avec l'immortalité présent et l'éternité consciente, il ne restait plus rien à faire, pas même ...
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